Construction d’une piste souple à l’AMC Association Modéliste Caudacienne

La genèse du projet Etant utilisateurs d’un terrain prêté par son propriétaire, la construction d’une piste en dur nous était impossible. L’un de nos membres du Comité Directeur se déplaçant fréquemment sur les USA, avait repéré un club en Floride qui avait une piste qui ressemblait mais qui n’était pas du « Canada dry ». Suite à la visite et aux échanges qui s’en suivirent, l’idée de reproduire la réalisation d’une piste souple sur sol dur nous a parue une expérience à tenter.
L’ensemble des adhérents de l’AMC recherchait une solution de mise en place d’une piste afin de pouvoir faire voler des modèles dits « roulants ».
Les enjeux Nous ne voulions pas remplacer l’actuelle piste en herbe par celle-ci, mais conserver l’ancienne en la réduisant un peu en largeur et disposer la nouvelle à coté. Pour cela nous devions reculer un peu la zone de sécurité des pilotes. L’infrastructure du terrain nous le permettait. Nous nous retrouvons avec une piste en herbe de 8 mètres de large et 7,5 mètres pour la piste souple.

Le principe de réalisation Il s’agit de rouleaux de fibres tressées en plastiques utilisés pour les abords des routes qui évite à la végétation de monter. Seules les plantes mises en terre (arbustes, …) peuvent prendre racine dans les espaces qui leur sont attribués. Cette toile conditionnée en rouleau de 100 mètres par 4,25 mètres existe en deus épaisseur. Nous avons pris la plus épaisse pour des raisons de pérennité dans le temps. Ces rouleaux sont fixés au sol par des agrafes en U de 25 cm de coté et le bord restant de la toile d’une longueur approximative de 30 cm est enfouie dans la tranchée creusée pour l’occasion et rebouchée une fois l’ensemble installé. Nous avons du ajuster deux rouleau l’un à coté de l’autre pour obtenir une largeur de 7,5 mètres car 4 mètres nous semblait trop juste. On pourrait effectivement se poser la question pour 3 rouleaux en 11 mètres de largeur…
Le projet Voici les différentes étapes du projet piste souple Décision d’investir ce test et mise au budget lors de l’AGO de novembre 2013 (enveloppe estimée de 1 000€)
Tenue dans le temps : dires du fabriquant 3 à 4 ans de durée de vie à cause des UV et du gel
Détermination de la taille et de la position de la piste et délimitation du périmètre de la piste
Lié à la taille des rouleaux au format de 4,25m, le choix de deux bandes côte à côte est retenu pour ce test.
Soit une dimension de piste de 85 m de long et 7,50 m de large. La longueur des rouleaux étant de 100m d’origine, nous aurions pu installer une piste de 100m de long. En fait, nous avons préféré disposer en début et fin de piste une zone de sécurité de ralentissement des aéronefs d’une quinzaine de mètres à chaque extrémité en herbe.
Désherbage du sol (1/2 j de travail à 2 personnes) Bien que conseillé par le vendeur, nous avons préféré limiter cette étape au stricte minimum pour des raisons écologique vu l’aspect anti-environnemental des produits à pulvériser. Une légère pulvérisation sur les végétaux résistants du type chardon ou équivalent a été effectuée. Nous avons laissé 3 à 4 semaines de temps d’agissement du produit avant la suite des travaux
Location d’une trancheuse (1/2 j de travail à 2 personnes)
Marquage préalable au plâtre du chemin de tranchée L’objectif était de creuser une tranchée peu large et de 25 cm de profondeur et d’y enterrer le coté de la bâche pour éviter la prise au vent. Après recherche de machines pouvant effectuer ce travail, nous avons trouvé chez Kiloutou deux trancheuses de puissance différente :
• l’une bon marché (200 € par jour) 50m à l’heure sur 5 cm de large et 30 cm maximum de profondeur. Non autotractée, mais mécanisme de verrouillage par crantage assurant le grignotage de la terre de la tranchée • L’autre plus onéreuse (400 €par jour) 100m à l’heure sur 8 cm de large et 50 cm de profondeur. Machine hydraulique autotractée en avant et arrière
Après un premier choix sur la machine la plus économique et une panne au bout d’un quart d’heure de travail, nous avons pu obtenir du loueur le modèle hydraulique car notre machine louée n’était pas réparable et nous avions pris 2 heures de retard sur le planning de la journée. En fait, l’enseignement de la situation nous conduit, si cela était à refaire, à ne conseiller que la machine hydraulique car les vitesses de progression réelles communiquées par le fabriquant sont optimistes et ne reflètent pas la réalité sur le temps à prévoir et la force humaine nécessaire au pilotage de l’engin

Retour d’expérience
L’ensemble des adhérents sont ravis d’avoir à leur disposition une piste souple leur permettant le décollage d’engins impossible au paravent
Effet pédagogique d’apprentissage à l’atterrissage sur véritable axe et largeur limitée et roulante.
Fragilité aux hélices et aux chutes d’aéronefs : d’où les rustines de réparation Préparation de « rustines » découpées à chaud selon plusieurs diamètres à mettre en place par de la colle néoprène
Le prix indiqués chez le loueur Kiloutou ne comprend pas le forfait d’usure d’une dent de la chaine ainsi que le transport de l’engin sur le site (environ 200€ aller-retour) Choisir la trancheuse hydraulique plutôt que l’entrée de gamme
Utilisation de jets à réacteur probablement impossible (à tester) …
Après une première saison complète, pas moins de 30 rustines sont collées !
Pas de recul quant à l’hiver : probablement ne pas marcher dessus quand le sol est boueux car toile poreuse donc remontée de terre très probable.
L’AMC et moi-même se tiennent à votre disposition pour venir voir cette piste souple et pour toute informations complémentaires que vous pourriez avoir besoin.

Petites modifications de mis en place pour simplifier le travail et diminuer les coûts et le temps d’installation. Depuis l’article paru en 2014, nous avons dû faire face à une demande du propriétaire pour la construction d’un bassin de sécurité incendie. Cela nous a conduit à reconstruire la piste sous la même forme mais dans un axe différent puisque l’ancienne était dans le bassin visible sur la photo

Nous avons simplifié la pose selon ces 2 méthodes.

1) Initialement, les bords de piste étaient enfouis dans une tranchée comme nous le conseillait le fournisseur. En fait nous avons opté et je vous le conseille, un agrafage consécutif de la bâche Je m’explique, la toile est fixée au sol par des agrafes métalliques en forme de U inversé de 20 x 20 x 20 cm. Plutôt que de creuser et d’enfouir la bâche pour empêcher que l’air s’y engouffre ( ce qui nécessitait la location d’une trancheuse chez Kiloutou), nous avons simplifié le système de fixation par la pose de plus d’agrafes (prix ridicule) et de façon jointive sans enfouissement dans le sol. C’est pour cette même raison que les agrafes doivent être jointives. Gain de temps (1/2 jour de tranchée), gain de facilité (pas de tranchée à reboucher), et gain d’argent au final => résultat tout à fait satisfaisant depuis deux saisons.

2) Par ailleurs, nous sommes passé d’une toile de 2x4m de large (largeur de piste de 8m) à une autre toile un peu plus épaisse mais de 5m de large. Encore une fois, facilité de pose et budget du rouleau Les pilotes ayant pratiqué l’atterrissage sur 8m de large, il était maintenant facile pour eux de poser leurs modèles sur 5m de large (aspect pédagogique de la piste)

En résumé, nous avons acheté un rouleau de 5m de large sur 100m de long que nous avons déroulé et posé en ½ journée. Le travail a vraiment été facilité par ces choix et le résultats est tout aussi probant. Seulement un achat d’agrafes plus quantitatif.

A l’utilisation, quelques trous ou coup d’hélice apparaissent évidemment. Rustines découpées au fer à souder avec gabarit en conserves métalliques selon la taille à couvrir et colées à la colle. Nous avons essayé plusieurs colles, et allons tenter la néoprène en pot au printemps. Les colles ont tendance à être sensibles aux UV et à geler et les rustines à se décoller : colle HK, colle en tube Fixetout en pistolet. Depuis nous avons trouvé un mastic spécifique pour cette toile chez un fournisseur. Il est parfait.

En fait, on pourrait presque laisser les déchirures tant qu’ils ne piègent les roues des avions. Je pense avoir été complet sur ce retour d’expérience et surtout ce dernier vous permettra de faire quelques économies de temps et de budget

Eric PRELY Président de l’AMC94 Délégué Départemental du 94 de la FFAM


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